C'est un fait que l'on assiste, depuis quelques années, à un « retour » de l'ange, dont les formes sont pour le moins diverses. Certes, l'ange est commode. Patient, messager, virtuel, intemporel ou exterminateur, il est surtout gardien, désormais, d'un homme incapable de se garder lui-même, et semble devoir correspondre à la folie sécuritaire qui s'est emparée de notre monde.
L'ange de Fechner, au contraire, ne garde rien et n'a qu'une vague relation avec notre espèce. Il est cosmique ou cosmologique, et s'il nous regarde de quelque manière, c'est plutôt comme une sentinelle facétieuse, campée devant ce qui nous est destiné, mais que nous ne pouvons voir, terrassés par la peur de ce qui nous semble de plus en plus inaccessible : notre propre capacité à imaginer le monde. Tel serait alors aussi l'ange de Fechner : témoin de la perte de nos propres ailes.
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