L'amitié la plus grande : c'est ainsi que Thomas d'Aquin nomme l'amour, unique, fidèle et gratuit liant les époux qui se donnent l'un à l'autre dans une union consacrée en signe sacramentel de l'amour du Christ pour l'Église son épouse. De cette amitié, les couples de divorcés remariés, qui vivent de manière responsable leur union, seraient-ils proscrits ? De cet amour, les personnes homosexuelles, qui vivent le couple avec responsabilité, seraient-elles bannies ? L'examen théologique des conditions posées, aujourd'hui, par le Magistère de l'Église pour l'accès à la réconciliation et à l'eucharistie des divorcés remariés ne montre-t-il pas, à la suite de Thomas d'Aquin, la nécessité de perfectionner la pratique actuelle ? Car la doctrine des sacrements exige, en cas de pardon d'un péché public, un acte également public de réconciliation avec Dieu et avec l'Église.
L'examen théologique de la naturalité de l'inclination homosexuelle, que Thomas d'Aquin reconnaît, n'ouvre-t-elle pas à des possibilités nouvelles d'accueil de couples de même sexe au sein de l'Eglise ? L'anthropologie de la naturalité exige dès lors l'acceptation de l'octroi de droits civils à de tels couples dans le cadre de la législation des États. Telle est l'amitié la plus grande qui n'exclut pas plusieurs formes d'amour. Nous accompagnant dans la complexité de la théologie la plus authentique, ce sont bien l'évangile de la miséricorde et la tradition de l'Église qu'entend promouvoir cet essai.
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