C'est un secret pour personne : Pedro Almodóvar est, entre
autres, passionné par les femmes et par la musique, et notamment
les chansons. Il fallait se pencher sur son oeuvre par le biais de celles
qui l'ont inspiré, qu'il s'agisse des femmes (et elles foisonnent,
actrices, inconnues, chanteuses, et jusqu'à sa propre mère), des
chansons ou des musiques inoubliables pour illustrer ses films,
rejoignant à ce point les maîtres comme Fellini avec Nino Rota ou
Alfred Hitchcock avec Bernard Herrmann. Sans aller jusqu'à
l'extrême comme le fit Jacques Demy, Pedro Almodóvar sème ainsi
dans ses films des chansons, souvent empruntées au répertoire
international de la variété, les remettant quelquefois à la mode, et
surtout en faisant mouche à chaque fois. C'est dire encore une fois
l'importance de la chansonnette dans notre société qui ne peut plus
se concevoir sans la zik.
Il est nécessaire aussi de se demander comment un auteur aussi
volontairement kitsch et provocateur a pu acquérir cette notoriété
internationale, avec des scénarios complètement alambiqués et
improbables, des sacs de noeuds inspirés des plus mauvais romans
photos. Peut-être parce que le monde entier avait envie d'un cinéma
léger et troublant comme ces chansons d'amour dans lesquelles
l'interprète, accompagné d'une musique sirupeuse, met son coeur à
nu, plus que son coeur : quelquefois ses tripes. Découvrons-les au
cours de cette lecture pour se rendre compte qu'il faut souvent de la
musique (et des chansons) avant toute chose...
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