Ce travail, envisageant l'ensemble de l'œuvre de la nouvelliste canadienne Alice Munro (quatorze recueils entre 1968 et 2012), se propose d'étudier la façon dont le silence quitte l'univers diégétique pour contaminer la narration et l'écriture, soit un passage des politiques du silence à une poétique du silence, sensible dans l'art de la nouvelle tel que le pratique Alice Munro. La première partie étudie la représentation d'une « communauté du silence » et le rôle du silence dans les jeux de pouvoir ainsi que la représentation de la censure et du « silenciement ». la seconde partie étudie la façon dont ponctuation et typographie sont utilisées pour dessiner sur l'espace textuel les voix et paroles silenciées. La troisième partie est consacrée aux représentations des « corps et lieux du silence » : le corps féminin, tantôt objet de censure, tantôt menacé par la perte de la parole, tantôt lieu où le secret vit en silence, et le paysage canadien, dont les surfaces et couleurs ont pour rôle de simultanément cacher et révéler la présence des secrets et silences. La dernière partie tente de définir la poétique du silence ou les silences de la nouvelle : réticence, omissions, mensonges, superpositions, textes fantômes, fragments, refus de la clôture caractérisent en effet les nouvelles d'Alice Munro.
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