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Les premiers historiens d'Alexandre le Grand mentionnent brievement que celui-ci, lorsque son expedition de conquete atteignit l'Inde (entre 327 et 324 av. J.C.), y rencontra des brahmanes et envoya un de ses compagnons s'informer sur eux. Ces donnees inspirerent au premier siecle de notre ere l'auteur d'un recit qui rapporte l'entretien qu'aurait eu le conquerant avec l'un des brahmanes, Dandamis. Au IVe siecle, l'eveque Palladios, auteur d'un ouvrage sur les moines, reprit et christianisa ce texte, dans lequel le mode de vie ascetique des brahmanes est implicitement presente comme une prefiguration, voire un modele de celui des moines; il y joignit des donnees empruntees aux historiens d'Alexandre et d'autres que lui avait rapportees un avocat qui s'etait rendu en Inde. Dans la meme veine, quelques decennies apres Palladios, un auteur anonyme imagina un echange de lettres entre Alexandre et le brahmane Dindime. Le propos de cet ouvrage n'est pas le meme que celui de Palladios, car il entend denoncer le caractere excessif de cet ascetisme, et surtout la contrainte qui l'impose. Il est l'echo de milieux, paiens ou meme chretiens, qui reprouvaient l'ascetisme des moines, en particulier leur rejet du mariage. Il lui oppose un concept aristotelicien de la vertu fait de moderation et de bon usage des plaisirs.