Au début du XXe siècle, Alex Lizal s'est donné pour mission de révéler un
Pays Landais contre la France centralisatrice qui prétend gommer les
particularismes provinciaux. Dans sa construction identitaire, l'artiste
revisite la solitude du berger, évoque le rite silencieux de la Toussaint,
les mystères de la forêt, mais aussi le réconfort des fermes, la sociabilité
landaise, l'animation des marchés de Dax, l'Assemblade, la Mayade, les
courses landaises... Le regard distancié de Lizal, qu'explique une vie en
sursis, dévastée par la misère et l'alcool, ravagée par la tuberculose, fait
de son oeuvre un phénomène unique.
Sa production est éclatée en manières dissemblables : l'écriture relâchée
du langage populaire, une imagerie d'Épinal cohabitent sans complexe
avec la correction d'un métier académique ou les élans d'un tempérament
expressionniste. Reflet d'une identité qui se cherche, une création
protéiforme, aux limites du kitsch, un art de l'entre-deux, entre rire et
profondeur, fantaisie et émotion.
Ce naïf Gauguin landais construit pour se consoler un paysage utopique
et se répand en images humoristiques. Réaliste et séparé du réel par
l'absinthe, Lizal prend un ton insolite dans le paysage landais qu'il a
porté à un vif degré de singularité.
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