Le peintre qui a vécu l'aventure Cobra - groupe d'artistes expérimentaux
nordique - vient s'installer à Paris en 1951. Début d'une
migration vers une autre lumière. Les thèmes changent : les «hautes
herbes» deviennent savanes, pelures d'oranges, palmiers, chutes
d'eau, volcans, arbres brûlés ou plaques d'égout.
L'oeuvre d'Alechinsky bouleverse la structure des tableaux qui se
dédoublent en «centre et marges». Tout y est parcours, croissances,
efflorescences, miroitements.
Alechinsky est un contemporain majeur par cette remise en cause
de l'image unaire. Comme dans un film, il traque inlassablement le
temps et fait émerger une matière naturelle qui nous pétrit paradoxalement
d'imaginaire. En témoignent ces effluves, ces fluidités,
ces tremblements du papier d'abord roulé en boule, ou estampé à
même le sol - touchant la peau du réel pour d'oniriques divagations
continuées par les poètes, Dotremont, Butor, Ionesco, Tardieu...
Ce «versant Sud» se nourrit d'orientalisme. Depuis son voyage
au Japon en 1955, la forme/le dessin, aux techniques d'encre et
d'eau, se rapproche de la calligraphie. Le trait est trace ou signe que
le peintre ressource aux origines des écritures.
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