Les fameuses fresques qui ornent les murs de la Villa Farnésine à Rome sont aujourd’hui les commandes les plus célèbres d’Agostino Chigi, avec les chapelles Chigi de l’église Sainte Marie du Peuple et Sainte Marie de la Paix. Le puissant marchand-banquier s’est également illustré dans un mécénat littéraire et éditorial peu étudié, mais pourtant tout aussi riche, plongeant le lecteur au cœur d’une des pages les plus passionnantes de la civilisation du xvie siècle, celle de la naissance du marché du livre imprimé et de l’édition, nouveau secteur économique en pleine expansion. On retrouve ainsi le nom du banquier aux côtés d’auteurs, d’imprimeurs qui ont marqué le paysage éditorial de l’époque, Zacharias Calliergis, Stefano Guillery, Andrea Antico, Ottaviano Petrucci... De nombreux hommages lui sont rendus dans les textes imprimés du début du xvie siècle, témoignage de sa notoriété de banquier et de mécène. Mais c’est dans les dédicaces qui lui sont directement adressées que la nouvelle figure du mécène éditorial prend toute son envergure. Éloge du théâtre classique (Egidio Gallo, Bophilaria et Annularia), techniques de comptabilité commerciale (Juan de Ortega, Suma de aritmetica), réforme du calendrier (Giorgio Benigno Salviati), ou encore livre de jeux mêlant hasard et astronomie (Thomas Ram, l’Almanach novo), tous ces ouvrages publiés à Rome entre 1505 et 1515 sont le reflet des intérêts d’un homme d’affaires à l’affût des dernières créations de son temps.
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