Les guerres ne finissent jamais vraiment. A preuve, les plaies de la guerre d’Algérie sont encore ouvertes...
Un jeune s’est approché de moi. Akli, d’origine algérienne, pas du tout le genre loulou de banlieue, avocat de formation, conseiller au cabinet du procureur au tribunal pénal international à La Haye. J’écoutais d’abord d’une oreille distraite. Les jeunes mecs, tout dans la tchatche et rien ailleurs ! Il faisait étouffant. On sortit sur le balcon. En bas, la ville couvait, obscure vers la zone de l’usine explosée, poudrée de lucioles et d’étoiles sur les coteaux. Le vent avait tourné à l’ouest d’une caresse frigide pas nette. Je refermai mon blouson sur mon décolleté. L’air d’un regret, il laissa perdre ses yeux au loin. Des yeux vert agate.
Francis Pornon, puisant dans son vécu la matière de ses nombreux romans, expose comment les séquelles de la guerre, entre vengeance et amour, conduisent parfois à renoncer à ses principes.
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