Ainsi parlait Jules est un autoportrait au vitriol, à deux voix. Alors qu'une femme revient sur divers épisodes de sa vie, ses propos sont systématiquement contredits par un certain Jules. Impostures, petits arrangements, compromissions, duplicités, paradoxes, ce justicier de l'intégrité morale démasque sans pitié les moindres travers de la narratrice. Face à ce torrent brutal, l'accusée déploie en symétrique des pages de son enfance et de son adolescence, de ses histoires d'amour aussi ; un grand lac de souvenirs et de situations où les cruels reproches finissent par doucement se diluer.
Entre longue scène de ménage aux accents souvent cocasses et plaidoyer pour les invariables faiblesses de la nature humaine, Ainsi parlait Jules nous tend un miroir grimaçant, qui lézarde nos zones de confort. Car ne réveille-t-il pas le Jules tapi en chacun de nous ?
La beauté de la langue et la finesse de la composition sont au rendez-vous dans ce court roman dense, drôle, souvent dérangeant, où l'auteure se dévoile sans ménagement.
Que celui qui n'a jamais triché lui jette la première pierre !
« Prométhée a volé le feu. Il l'a donné aux hommes, pour que la machine turbine sans relâche. C'est son larcin qui fournit l'énergie. Comme le foie de son supplice, elle doit être incessamment renouvelée. Suis-je l'aigle, le foie ou le rocher ? Il paraît qu'il y a une main invisible. Il faudrait la couper. Comme on la coupe aux voleurs. Mais voilà, je regarde la mienne, qui écrit, et je me demande si ça fera mal. »
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.