Agir humain et production de connaissances
Épistémologie et ergologie
N'y a-t-il qu'une forme de savoir à reconnaître dans l'Université ? Les savoirs dits « scientifiques », légitimés par leur tentative de mettre à distance les séductions, les conflits, les valeurs en débat dans le présent qui introduisent des biais dans les concepts ? Ou bien n'y a-t-il pas d'autres formes moins visibles de savoirs, nouées aux exigences de l'agir, que toute activité humaine entraîne en produisant jour après jour de nouvelles configurations dans la vie sociale ? Les activités de travail jouent comme un révélateur de cette dualité des formes du savoir, dont la mise en dialogue est absolument nécessaire, si on veut comprendre quelque chose tant dans la production de la société que dans l'usinage des connaissances. C'est cette conviction qui a conduit, depuis près de quarante ans, une équipe, dont participent les deux auteurs, à créer dans leur université des dispositifs de formation et de recherche propres à expérimenter ce dialogue. Mais comment alors retravailler la conception de l'épistémologie sur cette base ? C'est le fondement même de ce livre, auquel conduisait l'itinéraire épistémologique des deux auteurs, l'un en philosophie, l'autre en économie politique. De ce fait, cet ouvrage s'adresse aussi bien aux protagonistes des activités sociales, pour contribuer à une meilleure mise en visibilité de leurs ressources intellectuelles, qu'aux chercheurs et enseignants soucieux de mieux mesurer les liens à développer entre la production des connaissances et la vie sociale. La forme et le contenu de l'ouvrage se devaient de tenir compte de ce public particulier. Ni vulgarisation ni érudition, mais rigueur et respect des lecteurs dans la diversité de leur formation et de leur expérience.
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