Adlestrop
Oui. Je me souviens d'Adlestrop -
Du nom, puisque qu'un après-midi
Brûlant, l'express s'y arrêta
Par hasard. C'était la fin juin.
La vapeur a sifflé. Quelqu'un a toussé.
Nul n'est sorti et nul n'est venu
Sur le quai désert. Et je vis
Ce nom, seul - Adlestrop
Et les saules, l'osier fleuri, et l'herbe,
La reine-des-prés et les meules séchées,
Pas moins immobiles ni beaux esseulés
Que les petits nuages juchés dans le ciel.
Et pendant cette minute, un merle a chanté
Tout près et à la ronde, puis dans la brume
De plus en plus loin, tous les oiseaux
De l'Oxfordshire et du Gloucestershire.
Edward Thomas (1878-1917) n'a pas le profil typique des war poets britanniques. Souvent oublié au panthéon des poètes-combattants parce qu'il n'a pas écrit sur l'expérience des tranchées, il compose pourtant, de 1914 à 1917, une centaine de poèmes où la guerre est toujours latente, soit comme réalité lointaine ou grondant comme une rumeur, soit parfois aussi qu'elle éclate brutalement au sein d'un paysage ; le conflit et la peur affleurent sans cesse dans ces poèmes à l'écrituresubtile et imprégnés de l'obsession des choses sans lendemain.
Très admiré au Royaume-Uni, Edward Thomas est ici traduit pour la première fois en France.
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