Le scénario de « l'histoire millénaire » semble archaïque : la vie des paysans des montagnes de Galice, à l'arrivée du chemin de Compostelle. L'apparition d'un pèlerin est donc également ce qui déclenche la monstruosité de l'intrigue, pleine de mélancolie rayonnante et de doutes enchanteurs et racontée ici comme l'évolution d'une aura légendaire et de la cruauté. Le frère mendiant qui prétend revenir du Saint Sépulcre est un charlatan. Quant à Adega, la bergère orpheline et asservie qui accorde en secret au marginal un gîte dans la bergerie et qui ensuite croit rencontrer Dieu en personne dans le « saint homme » qui s'empare de sa virginité, elle erre en extase et effrayée à travers le pays comme une victime illuminée de folie, en criant sa confession à la fois pieuse et blasphématoire qu'elle mettra au monde un enfant de Dieu...
Toutefois, ce roman n'est pas seulement l'histoire d'une duperie impie, c'est aussi le témoignage d'une force née de la folie et qui engendre la vérité, une légende tragi-grotesque de grande beauté et un des projets les plus denses de la littérature hispanique moderne.
« Un des rares chefs-d'oeuvre de ce siècle qui un jour se distingueront... ». C'est ainsi que R. J. Sender considérait ce petit livre. « C'est le seul chef-d'oeuvre narratif que l'on peut mettre en parallèle des oeuvres monumentales de l'architecture romane ». Le récit Adega a été publié en 1899 à Madrid. Plus tard, alors qu'il était déjà reconnu pour ses Sonates, son auteur réécrit ce texte et le récit est devenu un roman, publié en 1904 sous le titre Fleur de Sainteté.
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