À travers les glaces et les sables de l'Asie centrale
« Comme toutes les villes de la Russie orientale, Orenbourg a un aspect asiatique. Au marché installé dans le faubourg, cette impression devient particulièrement vive. De tous côtés, les marchandises les plus hétéroclites, autour desquelles se presse une foule bariolée de marchands de Khiva et de Bokhara, de Tatars, de Kirghiz, etc. Et devant cette scène pittoresque se découvre l'horizon grandiose de la steppe ; à perte de vue, une plaine, fuyant vers l'est en perspectives infinies, jusqu'au pied du Thian-Chan, jusqu'à la frontière de Chine. »
Fin 1894, le jeune géographe et cartographe suédois Sven Hedin quitte Stockholm pour se livrer à l'exploration de régions de l'Asie encore méconnues : le haut Pamir, le Turkestan chinois que Marco Polo a jadis sillonné et décrit comme « peuplé de fantômes », le Lob-Nor, ce lac réputé pour se « déplacer » sur des distances considérables, et le Tibet septentrional, avant de regagner son pays trois années plus tard. Ce long et harassant périple n'aura pas été inutile. Des milliers de pages de notes, des centaines de cartes, de croquis, de dessins ; la moisson est monumentale. Grâce à Sven Hedin, la somme de connaissances dont les savants disposaient alors sur ces immensités est entièrement renouvelée.
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