Les disciplines étudiant la formation
de la connaissance scientifique - histoire,
philosophie et sociologie des sciences - ont toujours
occupé une place à part dans le paysage
intellectuel. Traditionnellement vues
par les scientifiques comme des activités de fin
de carrière, elles ont acquis récemment une place,
encore modeste, dans leur formation :
elles contribueraient à la culture générale.
Pour certains sociologues des sciences, au contraire,
elles seraient «la science de la science»,
la description des mécanismes par lesquels
se constitue la connaissance scientifique
et auxquels le scientifique devrait rester insensible
pour être efficace.
L'objectif de cet ouvrage est d'aller au-delà
de ces points de vue caricaturaux. La recherche
scientifique, de même que l'histoire, la philosophie
et la sociologie des sciences, ont toutes
pour ambition d'augmenter la rationalité du monde.
Ce que le scientifique fait dans l'urgence
de la recherche, avec enthousiasme,
n'est pas différent du travail postérieur
de l'historien et du philosophe. Si ces derniers
y perdent en intensité, ils ont le recul
qui leur permet de mieux apprécier les raisons
de la transformation des sciences.
C'est par ce surcroît de rationalité que l'histoire,
la philosophie et la sociologie des sciences peuvent
contribuer à la formation des scientifiques.
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