Quel privilège est le nôtre ! affirme l'éditorial de Christophe Gaillard, de voir vivre avec tant d'intensité ces lettres romandes, qu'on décrit trop souvent comme moroses, voire ennuyeuses, et toujours en train de se morfondre. La Suisse romande n'est pas une île refermée sur elle-même, poursuit Bastien Fournier, ses racines sont mouvantes et elle s'ouvre à tous les vents. Notre appel à textes, À pierre fendre, laisse la parole à onze fictions qui nous emmènent dans bien des fantasmes. Les poètes qui suivent ne les contredisent pas : Antonio Rodriguez se promène à Vienne, Stéphane Montavon au Caire, et Stéphane Blok rêve à une fenêtre.
Suivent quelques critiques, la tribune libre de Frédéric Wandelère et la réponse de quelques auteurs à propos du livre qu'on n'a pas lu. Peut-on ignorer l'institution de la religion chrétienne de Calvin, L'Homme sans qualités, Exbrayat, Proust ou Voyage au bout de la Nuit ?
Ramuz est tombé dans le domaine public. Il fallait souligner l'événement et en profiter pour révéler des trésors cachés. Marianne Dyens nous parle d'Une main, où Ramuz décrit son emménagement dans La Muette. Cédric Pignat invite Hemingway et lit avec lui Le Gros Poisson du lac. Plusieurs auteurs nous décrivent leur découverte de Ramuz.
Quel privilège en effet que le nôtre d'avoir en Suisse romande une bibliothèque d'une envergure mondiale dans la Fondation Bodmer ! Mais on en parle peu, ou insuffisamment. Christophe Gaillard nous guide dans les différents étages de l'exposition consacrée cet hiver aux « chemins de la traduction ». Un moment de bonheur.
Enfin, Corinne Dcsarzens rend hommage à l'extraordinaire aventurier que fut Jean Buhler et Marina Skalova et Pierre Lepori adressent avec une plume trempée de larmes leur amitié à Philippe Rahmy.
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