- À moi la gloire ! Vous n'avez pas honte ?
- Si, un peu.
- Comment pouvez-vous être aussi vain ?
- C'est que j'essaie d'être honnête.
- Vous voulez briller.
- Je voudrais illuminer même.
- Ne savez-vous pas que c'est à Dieu que revient toute la gloire ?
- Si, un peu.
- Vous vous prenez pour Dieu ?
- Je ne suis pas assez humble pour cela. Mais je prends Dieu pour Dieu, je ne le crois pas avare de sa lumière.
- Toujours le dernier mot, n'est-ce pas ?
- L'avant-dernier, seulement. Ou l'antépénultième.
- Vous êtes vraiment lourd.
- En hébreu, la gloire se dit kabod. Ce qui veut dire « poids ».
Extrait d'une interview par Marie-Christiane Léthérée pour le magazine Je crois que je crois (numéro d'automne 2019).
La notion de gloire, essentielle à la révélation biblique plus encore qu'à la raison païenne, a été souvent négligée au profit d'une humilité qui semble mieux convenir aux pusillanimes. Dans ces pages, Fabrice Hadjadj essaie de la repenser, allant gaiement de la gloire de Dieu à celle du caillou, du paon ou de la coquette - en passant par sa propre gloire à lui, sans vergogne.
Fabrice Hadjadj, essayiste et dramaturge, dirige l'Institut Philanthropos à Fribourg (Suisse). Il collabore aux revues Art Press et Limite. Son œuvre est traduite en onze langues.
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