À ma décharge
L'hypothèse est simple : pour présider, il faut désirer ; il faut adorer le contact avec les hommes, mais également aimer le rapport de force, la brutalité. Être capable de se renier. Être écartelé entre la posture machiavélique et la sincérité. Être tour à tour caporal vociférant, père de la nation, bourreau pour les siens, humaniste, savant discret, orateur, tacticien maladroit mais, pour finir, suprêmement efficace.
Ceci est le tome préliminaire des mémoires du président de la République. Donc un plaidoyer pro domo. Pour prétendre cerner l'abîme que cache cette individualité, François Rosset laisse couler la parole. Et en faisant parler la tête de l'État, il raconte comment l'écart se creuse entre le réel et cette psalmodie qui porte le nom officiel d'« exercice du pouvoir ». Avec un parti pris tranché : pour gouverner, il faut être la proie du délire.
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