Fruit d'une rencontre privilégiée entre deux langues, deux
histoires propres, deux sensibilités, la traduction a pour but,
par les vertus d'hospitalité, d'écoute, d'imitation, de musicalité,
d'imagination, de transposition, non de pâlement copier le
texte original - bien qu'elle prenne corps à son ombre - mais
d'opérer sa pleine et entière métamorphose. Elle est ainsi la
meilleure interprétation que l'on puisse donner d'une oeuvre
littéraire, le plus bel hommage rendu à sa force et un véritable
acte de création.
C'est ici ce que développe Antonio Prete, à la lumière d'abord de
Leopardi et de Baudelaire, auxquels il associe dans ses réflexions
sur l'acte de traduire d'autres écrivains : Cervantes, Borges,
mais aussi Mallarmé, Rilke, Jabès, Bonnefoy (qu'il a traduits) et
Benjamin.
Dans À l'ombre de l'autre langue son propos n'est pas tant de
proposer une théorie du traduire que d'interroger, du point
de vue du poète, prosateur, exégète et praticien fervent de la
traduction qu'il est lui-même, la relation intime qui s'établit entre
un traducteur et un auteur et ce qui se joue alors ; ce qui lui fait
dire : «Traduire un texte poétique a la même intensité qu'une
expérience amoureuse.»
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