«Le cinéma français vit de ses comédies et
récompense ses drames», déplorait Coluche lors
d'une remise des Césars. Jean Durand (1882-1946)
en a fait, à son époque, la triste
expérience. Après avoir tenu le haut de l'affiche
dans les années 1910 avec la réalisation de séries
burlesques à succès - Calino, Zigoto, Onésime -,
le cinéaste est passé sans appel à la trappe de
l'histoire du cinéma.
Francis Lacassin était sans doute le chercheur
français le mieux habilité pour remettre dans la
lumière la pléthorique carrière de Jean Durand -
plus de 230 films en vingt et un ans, réalisés pour
le compte des plus grandes sociétés de production
françaises : Pathé (1908), Lux (1908-1909),
Gaumont (1911-1914), puis Nalpas (1919-1920)
et diverses autres (1921-1929). Le mieux habilité
pour éclairer la genèse de ses films car Lacassin a
procédé, avec un soin d'entomologiste et pendant
plus de quarante ans, à une patiente collecte des
sources premières.
Son À la recherche de Jean Durand vient
redonner à ce précurseur inventif sa juste
place dans l'histoire du cinéma : celle de
troisième grand cinéaste de la Maison Gaumont,
après Louis Feuillade et Léonce Perret.
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