« Sur Xavier, la main de Françoise, posée comme un oiseau. Elle sent, à travers le pull marine, les os sous la peau. [...] Françoise sait vers quel horizon volait son échassier quand elle est entrée. Une terre de sable et de roches, terre de pistes, de villes blanches et de lauriers roses, de casbah et de villas maritimes, de vignes et d'oliviers. Une terre de soleil où l'horreur s'est abattue. Parachutée, surgie des GMC, défonçant des portes, fouillant, abattant, violant... L'horreur-gangrène, l'horreur-peste de Camus. L'horreur réponse à l'horreur. Les couteaux, les gorges tranchées, les bombes. L'horreur légitimée. Les caves, les baignoires, les coups, les fils électriques et tout ce que l'homme a imaginé dans l'absolution de sa saloperie. »
Hiver 1962 : Xavier Grall compile furieusement sur sa machine à écrire le cortège des mauvais souvenirs de la génération djebel, la sienne. Des cauchemars le hantent. Pourquoi n'a-t-il pas suivi l'exemple d'Yvon, l'insoumis ? Pourquoi n'a-t-il pas déserté ? Comment effacer de sa mémoire la maison aux saules pleureurs ? Derrière le regard du poète breton, Patrick Pécherot nous laisse apercevoir le désespoir et la rage étranglée des enfants de la guerre d'Algérie. Un roman tendre et pudique pour leur rendre la parole.
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