« Ils m'ont redonné des fleurs, ils m'ont rendu mes diplômes dans un rouleau de carton rouge, ils m'ont pris dans leurs bras et embrassé de nouveau en disant entre autres qu'il s'agissait d'une Erreur. L'un d'eux a même dit qu'il s'agissait d'un Malentendu et j'ai eu une envie terrible de lui en filer une, parce que je ne reconnais pas ce genre de malentendus, ça a été une saloperie, pure et simple. Ils vous mettent la gueule en miettes et après ils s'excusent. J'étais dégoûté que ça se passe justement dans le sport, parce que le sport, ça devrait être comme une fontaine d'eau pure.
D'ici un moment, je dois prendre le départ de mon dernier tour d'honneur sur cette piste de Plzen avec mon ami Kubr. Pour la dernière fois dans ma vie de cycliste, je roulerai comme ça devant des spectateurs. J'ai peur de me mettre à chialer s'ils crient mon nom. Ça fait très longtemps que je n'ai pas entendu crier mon nom, sauf dans des circonstances exécrables.
"Vive Vesely ! Vive Vesely !" »
À chacun sa part de gâteau
Pendant des années Ota Pavel s'est intéressé à ce que des athlètes ont dû accomplir, endurer, réaliser - mais aussi supporter et oublier. Leurs victoires, leurs défaites, leurs drames intérieurs, leurs tragédies personnelles. Il a ensuite mis tout son art d'écrivain à convertir ces observations en récit, réussissant en quelques pages à transformer un destin individuel en un drame puissant, à tirer d'une histoire personnelle des leçons universelles. Avec un regard toujours tendre, un style et un ton si caractéristiques, l'auteur de Comment j'ai rencontré les poissons (prix Mémorable 2017) parvient à évoquer la saveur de la gloire, mais aussi le goût amer des obstacles, de l'ingratitude et de l'oubli. Sa vision ample et profonde dépasse ainsi largement le seul univers du sport et des sportifs.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.