La poésie de Mihàlis Ganas est hantée par son enfance et les montagnes d'Épire, ce rude paradis perdu. Personnages principaux : lui-même, ses proches, ses ancêtres. Il ne cesse d'évoquer les morts. En cela il est on ne peut plus grec. Tout un monde ancien parle à travers lui. Ses poèmes sont le précieux dernier écho d'un monde paysan, mi-chrétien mi-païen, dont sa génération aura été le témoin ultime. De même, on sent ces poèmes irrigués par le passé poétique grec le plus originel et substantiel : Ganas est l'héritier direct des merveilleux chants populaires et de Dionysis Solomos, père fondateur de la poésie grecque moderne au XIXe siècle.
Mais notre poète des racines est en même temps branché sur son époque. Il décrit le monde urbain qui l'entoure, il monte et descend l'échelle du temps, dans ses thèmes comme dans ses formes.
Cette poésie polyphonique fait dialoguer sans fin les vivants et les morts, les époques, les genres poétiques, mais aussi le réel et le rêve : la nature chez Ganas apparaît comme hantée, le fantastique affleure un peu partout.
Voici donc les trois premiers recueils du poète : Cène d'angoisse (1978), Pierres noires (1980) et Yànnena la neige (1989), en attendant la suite dans un second volume.
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