1797 est ce moment où la tempête révolutionnaire laisse place à un ciel de traîne. Année entre deux eaux, à la couleur intermédiaire : on bascule du crépuscule de l'ancien monde à l'aurore d'un monde nouveau.
Dans l'après-coup de la période qu'on appelle Révolution française, la métaphore météorologique ne se réfère pas seulement au temps qu'il fait, ni à la science qui en prévoit les variations. Anouchka Vasak envisage la science des météores comme un modèle pour penser l'histoire en mille gouttelettes. Première apparition de l'enfant sauvage de l'Aveyron, mise en question des classifications en psychiatrie comme en biologie, nouvelles images mobiles, de plein air, exploration des monstres, nouveau regard sur les « grands hommes » des Lumières alors que des femmes s'enracinent sur la scène publique et politique, pulvérisation de la représentation du paysage et de la subjectivité... Autant de stations dans les marges de la grande histoire pour observer les passages insensibles, glissements, rémanences ou résistances de l'histoire culturelle française et européenne, au croisement de la science, de l'esthétique et de la littérature. Sans remettre en question la formidable rupture que représente l'« orage » révolutionnaire, il s'agit d'interroger le concept de révolution et la notion d'événement historique. Tout comme les masses d'air ou les nuages se déplacent de proche en proche.
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