Tournant utilitariste de l'enseignement supérieur en Afrique
L'élite universitaire africaine ne conçoit pas la réflexion, la
recherche fondamentale et le rôle de conservatoire des éléments
inutiles et fragiles d'une identité culturelle, propres à l'université,
comme une arme de développement. Connaître pour nommer ne
relèverait pas de l'agir. Il serait ainsi inutile d'aller à l'apprentissage
du trésor des savoirs et savoir-faire d'autrui, celui des vainqueurs
et encore moins celui des vaincus. Voie et tradition suivies par les
Grecs et les Romains. Les Arabes, en s'engageant sagement sur cette
même voie, ont d'abord rendu grand service à eux-mêmes, ensuite
à l'humanité tout entière. Cet ouvrage dénonce aussi le tournant
utilitariste de l'enseignement supérieur en Afrique, au point où
sous et kopecks l'emportent sur la recherche fondamentale.
La recherche fondamentale participe au développement d'une
nation plus que les formations professionnalisantes. Mieux encore,
ceux qui sont formés dans les facultés sont formés à la recherche
fondamentale et peuvent s'y adonner même en étant au chômage.
L'appel lancé au CAMES, le brain-trust de l'Afrique francophone
en matière d'enseignement supérieur, vise à attirer l'attention
de l'élite politique et universitaire africaine sur ce dangereux
tournant utilitariste de l'enseignement supérieur en Afrique, et
surtout sur la compréhension de l'interdisciplinarité au sens de la
non-étanchéité des compartiments de la maison que l'on nomme
« la Science ».
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