...Je me réveillai à l'aube, et ne compris pas tout de suite où j'étais.
Autour de moi il faisait sombre, et à côté un coq chantait, d'autres coqs
lui répondaient, et à côté chantait un rossignol. Ces sons ressemblaient
aux sons de notre campagne russe. Je jetai des regards alentour. Les
shoji (murs de papier de la maison japonaise) avaient été déplacés, et
le soleil naissant striait leurs sommets de bandes rouges flamboyantes.
Le hibachi (brasero japonais) s'était éteint ; il faisait froid, de ce froid
vif des aubes d'avril.
B. P.
À l'occasion de son séjour dans l'archipel au printemps 1926,
l'écrivain soviétique Boris Pilniak donne au quotidien Asahi
Shinbun la série d'articles qui, remaniée, deviendra Racines du
soleil japonais. Récit de voyage atypique et sensible - c'est Pilniak
qui y est l'étranger, le «barbare en Asie» - ce texte marque aussi
un temps fort des relations nippo-soviétiques.
Traduit pour la première fois en français, Racines du soleil
japonais est accompagné d'un important appareil critique ainsi
que de la traduction d'articles parus en 1927 dans la Pravda qui
révèlent la polémique suscitée par ce livre en Union soviétique.
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