Port-Royal
Religion et politique s'entremêlent sans cesse au Grand Siècle. Parfois de façon dramatique : Louis XIV ordonne en 1710 de raser l'abbaye de Port-Royal-des-Champs et de vider le cimetière de ses morts. À l'origine de cette histoire, une figure mythique : Angélique Arnauld. En 1602, elle n'a que dix ans lorsqu'elle est nommée abbesse, contre son gré, de ce monastère moyenâgeux perdu dans la vallée de Chevreuse. À dix-sept ans, prise d'un soudain désir de servir Dieu, elle décide de faire de l'abbaye le flambeau de la Contre-Réforme. Cette mission, elle va la mener à bien, corps et âme littéralement, pendant un demi-siècle. Sous l'influence d'éminents ecclésiastiques qui s'emparent de sa conscience tourmentée, Port-Royal devient le foyer du jansénisme.
En ce siècle des héros et des saints, de nombreux Français sont favorables à un mouvement qui exalte les valeurs du christianisme primitif telles que saint Augustin était supposé les avoir définies. Parmi eux, La Rochefoucauld, madame de Sévigné, Pascal ou encore Racine. Les jansénistes sont-ils des moralistes intransigeants, des intégristes rétrogrades, les pionniers d'une pensée libre ? Le pouvoir ne se pose pas toutes ces questions en cette époque où se fabriquent l'honnête homme mais aussi l'absolutisme et le despotisme bureaucratique. Les jansénistes s'écartent de la ligne officielle, et cela suffit pour en faire une cible à abattre. Plusieurs papes soufflent sur le feu, car leurs intérêts rejoignent ceux du roi de France, et décrètent que le jansénisme est une hérésie. Port-Royal est certes détruit mais le jansénisme fera le lit des Lumières et de l'esprit de liberté.
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