La malédiction du Güegüense

English summary: Through the lens of the Gueguense, a fifteenth-century indigenous Nicaraguan satirical play that derides the Spanish, the present volume explores the history of the Sandinista movement of the later twentieth century. M. Hassan was a leading figure on all fronts in the movement, and traces the movement through its idealistic beginnings to the pitfalls and deceptions of the later Soviet and Cuban-supported dictatorial system. French description: Inscrit au patrimoine immateriel de l'humanite, le Gueguense est une piece de theatre satirique ecrite, en espagnol et en nahuatl, au XVe siecle. Elle est aussi un mythe, LE mythe, meme, dont les Nicaraguayens s'enorgueillissent. C'est enfin une mystification et, pour l'auteur de cet ouvrage, une malediction . Car, dans le personnage cle de la piece, un individu odieux, avide, menteur et couard, l'auteur retrouve a son grand regret bien de ses compatriotes ce Gueguense qui fait, quand le gouverneur espagnol qu'il a choisi d'escroquer a le dos tourne, la guatusa, un geste qui ressemble fort a une manifestation tres actuelle d'insolence devoyee. Cet ouvrage en effet est l'expression de l'immense deception de l'auteur - et d'une bonne partie de la population nicaraguayenne - devant le spectacle offert par les nouveaux gueguenses qui, tergiversant les espoirs mis dans la revolution qui bouscula de regime du General Somoza le 19 juillet 1979, ont recupere a leur seul profit un pays qui s'etait donne a eux et, au passage, une bonne partie de l'aide copieuse que le monde entier, croyant avoir enfin trouve la la fameuse troisieme voie du developpement, s'empressa d'envoyer. M. Hassan, ancien militant du Front sandiniste de Liberation nationale, a ete de tous les combats. Apres la victoire du 19 juillet, il a ete choisi pour faire partie du Conseil de Gouvernement de Reconstruction nationale. Ayant par la suite tente, dans d'autres postes importants, de faire son devoir, confronte chaque jour au spectacle insupportable d'une corruption grandissante et du mepris absolu des engagements vers un aboutissement democratique, il finit, la mort dans l'ame - c'est l'objet du premier chapitre du livre -, par donner sa demission du gouvernement et du Parti sandiniste. Les chapitres suivants expliquent son geste, en passant en revue les aberrations de la gestion sandiniste des premieres annees, causees pour partie par l'ego surdimensionne de jeunes comandantes assez peu eduques l'auteur n'oublie pas de dire leur fait a ces elites mondiales qui se precipiterent pour rendre hommage a ces sauveurs du futur . Lorsqu'il revient sur le soulevement populaire contre la Garde nationale, il y a des accents epiques dans sa relation des combats, auxquels il a participe, pour couvrir la retraite tactique de Masaya. Enfin, il explique comment a ete graduellement mis en place, avec l'aide ouverte de Cuba, de l'Union sovietique et des pays de l'Est de l'Europe, un systeme autocratique et repressif. Revolutionnaire de la premiere heure, Moises Hassan est le fondateur du El Movimiento de Unidad Revolucionaria (MUR). Dans ces pages il met en scene l'histoire d'un echec annonce par cette malediction de la resurgence de l'esprit du Gueguense, qui pese dans la classe politique nicaraguayenne: celui de la revolution sandiniste et des espoirs de democratisation du pays.