Dès l'abolition de l'esclavage et après la Grande guerre, les milieux africains
et antillais de Paris et de France militent pour la dignité de l'homme noir.
Les revues dans lesquelles ils s'expriment ont des préoccupations des plus
communautaires, car c'est une communauté subie, celle que leur impose
l'État français. Une double appartenance est alors énoncée, la revendication
d'une identité noire est jugée compatible avec un attachement profond aux
valeurs françaises. La patrie commune dont cette élite se réclame est à la fois
celle de Soundjata Keita et de Jean-Jacques Rousseau, celle de Toussaint
Louverture et de Victor Schoelcher. La plupart des intellectuels antillais
sont prêts à assumer ce double héritage. En s'appliquant à mieux faire
connaître l'art et la culture nègres, ils cherchent à guérir leurs congénères
du complexe d'infériorité raciale. Ainsi commence un nouveau combat : la
Négritude, dont Aimé Césaire sera l'un des emblématiques défenseurs tout
au long du XXe siècle...
Après un retour sur l'abolition de l'esclavage, Gérald Théobald s'attache
à suivre, pièce par pièce, l'édifice de ce qui deviendra la négritude : de
l'affirmation identitaire à la cause anticolonialiste, via la lutte contre le
racisme, ce sont plus de 150 ans d'histoire qu'il dévoile dans un ouvrage
regroupant pour la première fois les grands discours, débats marquants et
événements clefs autour de la cause noire. Avec, en arrière-plan, un bel
hommage à Aimé Césaire, ce sont toutes les grandes figures des mondes
politique et littéraire qu'il convoque dans ce plaidoyer pour les droits de
l'homme.
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