Miroir du Moyen Âge
Né à Florence dans une famille noble, mais désargentée, Luigi Pulci (1432-1484) eut la chance d'être introduit très jeune dans le cercle des Médicis. Devenu un des familiers de Laurent le Magnifique, il vécut la vie d'un courtisan, remplissant les missions variées qu'on lui confiait. Mais il était avant tout poète et exerça à ce titre un « véritable magistère », car la poésie a joué à Florence, dans une communauté violente et conflictuelle, un rôle si fondamental pour le maintien du lieu social qu'il nous est maintenant difficile de l'imaginer. A côté du Morgante, chef-d'oeuvre incontesté du poème heroï-comique à l'italienne, Pulci a été aussi l'auteur d'une production poétique vaste et diversifiée. Pratiquant tous les genres et tous les tons, de l'élégie à la satire, du burlesque à l'aulique, d'une incroyable virtuosité verbale, il nous fait partager la vie compliquée de la cour médicéenne et les moeurs de la Florence convulsive de cette deuxième moitié du quatrocento. Son attachement à un aristotélisme teinté d'averroïsme, son refus du mysticisme esthétisant de Marsile Ficin offrent un témoignage précieux et souvent troublant de la pensée intellectuelle et religieuse de son temps. Il nous émeut enfin par l'expression à la fois pathétique et narquoise de son angoisse devant le mal, la solitude, la mort.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.