C'est en 1853 que Napoléon III nomme à l'Hôtel de Ville un administrateur qui a déjà prouvé son efficacité dans plusieurs préfectures, à Bordeaux en particulier, et dont le nom va devenir le symbole de la modernisation de Paris. En quinze ans à peine, Haussmann mène à bien la gigantesque mission que lui a confiée l'empereur : transformer une capitale trop indocile et en faire une métropole prestigieuse. Le préfet de la Seine se révèle vite l'homme de la situation. Alors que commence la grande fête impériale, des dizaines de chantiers s'ouvrent dans la capitale. On détruit des milliers de maisons, on perce de larges boulevards rectilignes le long desquels s'élèvent des immeubles bourgeois, et l'on construit des mairies, des théâtres, des églises, mais aussi des jardins publics, des conduites d'eau et de gaz. Energique, autoritaire, cynique, pas toujours très regardant sur les moyens, le préfet de la Seine est loin de faire l'unanimité. Le climat de spéculations et d'affairisme lui vaut le surnom de Haussmann Pacha. Certains lui reprochent aussi de chasser les ouvriers et les pauvres, d'autres de ne pas se soucier du patrimoine architectural. Mais l'haussmannisation fait école à Lyon, Marseille, Rouen, Toulouse, Avignon. Et sous la Troisième République, quelques années après l'éviction du baron, Jules Simon, son ennemi d'hier, lui rend hommage : «Peu nous importe aujourd'hui que les comptes de M. Haussmann aient été fantastiques. Il avait entrepris de faire de Paris une ville magnifique et il y a complètement réussi... Son œuvre était au moins aussi fantastique que ses comptes.»
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