Lorsqu’un peuple aspire à des réformes, l’attention se porte généralement sur les institutions judiciaires. On n’en sera point surpris : c’est par la justice que doivent commencer les améliorations dans l’ordre politique et social, parce qu’elle est le premier et le plus puissant instrument de la liberté. Ce livre traite de l’histoire et des origines de la magistrature en France. « Dans les tribus de la Germanie, on le sait, le droit de juger appartenait à tous les hommes libres ; il leur fut maintenu dans la Gaule, et ils continuèrent de l’exercer dans des assises connues sous le nom de mallum, placitum, conventus, mais, en se fixant sur le sol qu’ils avaient conquis, les Francs se trouvèrent engrenés dans les rouages de cette puissante machine qu’on appelle l’administration romaine. A côté du jury des hommes libres, ils placèrent des officiers dont les fonctions répondaient assez exactement à celles des présidents de nos tribunaux, et qui étaient particulièrement chargés de faire obtenir, par les voies légales, à l’offensé ou à ses proches, les dommages et intérêts qu’ils auraient voulu se procurer par la force »
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